
Campagne Rangiroa 2025 : la vulnérabilité des atolls polynésiens aux submersions marines
Mis à jour le 10/06/2025Après Mayotte en 2023 et la Réunion en 2024, c'est au tour de l'atoll polynésien de Rangiroa, au Nord-Est de Tahiti d'être instrumenté dans le cadre du projet FUTURISKS.
Le projet FUTURISKS, auquel le Shom est associé, contribue à améliorer la compréhension :
- des processus qui contrôlent l’érosion côtière et la submersion marine,
- des impacts en cascade et phénomènes d’amplification en jeu dans les événements combinés d’origine météo-marine,
- des politiques de réduction des risques et d’adaptation au changement climatique dans ces territoires.
Il accompagne de manière concrète les acteurs publics dans l’observation des phénomènes météo-marins et de leurs impacts, et dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques et actions de réduction des risques et d’adaptation au changement climatique. Il implique un vaste consortium de 48 chercheurs et chercheuses affilié·es à 17 laboratoires français ainsi que des experts internationaux.
Un total de 53 instruments sont en cours d’installation dans l’un des plus grands lagons du monde (~80 km de long et 30 km de large), dont 34 capteurs de pression, 2 baromètres, 4 bouées houlographes Spotter et 10 courantomètres. Parallèlement, des mesures sont menées à l’aide d’une bouée GNSS, d’une nano-cyclopée (altimètre acoustique Senix couplé à un récepteur GNSS Septentrio) et d’une sonde CTD.
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Cette campagne, partie intégrante du projet FUTURISKS , vise plusieurs objectifs :
- Il s'agit sur la façade sud de caractériser précisément les mécanismes de transformation des vagues lors du franchissement du récif et leurs effets sur le niveau d’eau ;
- De travailler à l’échelle de l’ensemble du lagon, pour analyser la dynamique des ondes longues des vagues et de quantifier comment les vagues se déplacent et interagissent à l'intérieur du lagon ;
- Comprendre, entre le lagon et l'océan, les effets de niveau d’eau et des vagues sur les courants entrants et sortants et comment cela affecte la température et la salinité (et les proxies température/salinité) ;
- Avoir des mesures de terrain co-localisées avec les satellites SWOT, Sentinel 3 et Saral pour évaluer leurs performances dans un lagon et avoir des mesures cinématiques des hauteurs d'eau dans le lagon.

Toutes ces mesures permettront à terme d'améliorer les modèles de vagues et surcote utilisés pour la prévision opérationnelle et pour les études de vulnérabilité face au changement climatique sur ce type d'environnement. Elles seront complétées dans les prochains mois par une campagne d'acquisition Lidar sur l'atoll de Rangiroa. Les instruments seront récupérés en septembre, date à laquelle débuteront également les premières analyses.
Cette campagne est réalisée en collaboration avec les équipes scientifiques de Géosciences Montpellier, de l’Ifremer, du LIENSs, de l’UPPA et de l’UBO. Parallèlement, des chercheurs en sciences humaines et sociales ainsi que des géographes ont conduit des enquêtes auprès de la population afin d’évaluer leurs perceptions du risque lié à la submersion marine.