Les océans accueillent une diversité toujours plus importante d’activités humaines qui peuvent générer des conflits d’usages ou des atteintes à la biodiversité. Afin que l’ensemble des acteurs puissent être satisfaits, il est nécessaire de répartir l’usage de l’océan entre tous. En Europe, cela se fait grâce à un outil dédié : la planification de l’espace maritime - la PEM.

Défis et enjeux de la planification de l’espace maritime européen

Aux activités traditionnelles déjà existantes dans l’espace maritime (pêche professionnelle, navigation de commerce et militaire, etc.) se superposent aujourd'hui de nouvelles pratiques (extraction de granulats marins, navigation de plaisance, etc.) et la maritimisation d’activités jusqu’alors terrestres ou côtières (énergies marines renouvelables, aquaculture, etc).

L’intensification de ces activités induit également la nécessité de conserver le milieu marin. C’est le rôle des aires marines protégées.

Cette cohabitation de l’ensemble des activités maritimes implique une gestion intégrée. En analysant et planifiant la répartition des activités dans le temps et dans l’espace, l’intérêt de la PEM est avant tout de proposer une approche globale. Cela nécessite de prioriser et d’arbitrer avec l’ensemble des États côtiers partageant le même bassin maritime. Ainsi une aire maritime protégée ne devrait pas être contiguë avec une zone dédiée à la pêche de part et d’autre d’une frontière.

Comment cela s’organise-t-il au niveau européen ?

Depuis 2014, une directive européenne (la DCPEM) vise à assurer une répartition optimale de l’espace maritime entre les parties intéressées ainsi qu’une gestion coordonnée des zones côtières pour permettre le déploiement d’activités concurrentes.

Cela nécessite la coopération des États membres dans les régions et sous-régions marines qu’ils partagent.

Pour les y aider, le Shom et ses partenaires mettent en place des ateliers d’échanges sur les thématiques d’utilisation, gestion et partage de la donnée au niveau européen dans le but de parvenir à une homogénéisation des informations et de leur organisation. Des études de cas spécifiques à certains secteurs sont réalisées dont celui de la sécurité de la navigation, domaine d’expertise du Shom.  

FOCUS sur le projet eMSP NBSR

Dans le cadre d’un projet en mer du Nord et mer baltique, le Shom est responsable d’une communauté de pratique sur la donnée dans le cadre de la planification de l’espace maritime et organise différents ateliers avec les 9 États-membres du projet (la Belgique, l’Allemagne, le Danemark, la Pologne, la Finlande, la Suède, la France et les Pays-Bas).

Le prochain a lieu le 18 janvier 2023 à Paris.

Vers une actualisation de la stratégie nationale de la mer et du littoral

En France, c’est le Secrétariat d’État chargé de la mer qui est responsable de la planification maritime au niveau central, et les DIRM (Directions interrégionales chargées de la mer) en font la déclinaison au niveau de chacune des façades maritimes ou bassins maritimes pour l’outre-mer.

Depuis 2017, une stratégie nationale de la mer et du littoral (SNML) constitue le cadre de référence pour les politiques publiques s’y afférant. Elle va être prochainement mise à jour. Le Shom pour sa part renforce la conformité des limites des zones de vocation au regard de leur aspects réglementaires, promeut la prise en compte des enjeux liés à la sécurité de la navigation et partage les travaux de planification de l’espace maritime au niveau transfrontalier au niveau européen.

Crédits photo : Photo de Bob Brewer sur Unsplash